Chaque science est par elle-même un système, et il ne suffit pas d’y bâtir d’après des principes et par conséquent d’y procéder techniquement, il faut la traiter d’une manière architectonique, c’est-à-dire comme un édifice existant par lui-même, comme quelque chose formant en soi un tout, et non comme une partie d’un autre édifice, quoiqu’on puisse ouvrir ensuite un passage de cette science dans une autre et réciproquement.
Si donc on introduit dans la science de la nature le concept de Dieu, pour s’expliquer la finalité dans la nature, et qu’ensuite on se serve de cette finalité pour prouver qu’il y a un Dieu, chacune de ces deux sciences perd sa consistance, et toutes deux deviennent incertaines, pour avoir confondu leurs limites.
L’expression de fin de la nature prévient déjà suffisamment cette confusion, pour nous empêcher de mêler la science de la nature, et l’occasion que nous donne cette science de juger téléologiquement les objets de la nature, avec la contemplation de Dieu et par conséquent avec une déduction théologique. Et il ne faut pas regarder comme chose insignifiante de substituer à cette expression celle de fin divine ou de but providentiel, comme convenant mieux à une âme pieuse, et par cette raison qu’il faudrait toujours en venir en définitive à dériver d’un sage auteur du monde ces formes finales que