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CRITIQUE DU JUGEMENT TÉLÉOLOGIQUE.

cela, il ne peut jamais tomber en désaccord avec lui-même (au moins quant à ses principes). Mais le Jugement réfléchissant doit subsumer sous une loi qui n’est pas encore donnée, et qui, par conséquent, n’est en réalité qu’un principe de réflexion sur des objets, pour lesquels nous manquons tout à fait, objectivement, d’une loi ou d’un concept propre à servir de principe dans les cas donnés., Or, comme il n’y a pas d’usage possible des facultés de connaître sans principes, le Jugement réfléchissant dans ces cas se servira à lui-même de principe, et ce principe, n’étant pas objectif et ne pouvant rien ajouter à la connaissance de l’objet, ne pourra être qu’un principe subjectif, nous servant à diriger d’une manière concordante nos facultés de connaître, c’est-à-dire à réfléchir sur une espèce d’objets. Ainsi, pour ces sortes de cas, le Jugement réfléchissant a ses maximes, et des maximes nécessaires, qu’il applique à la connaissance des lois empiriques de la nature, afin d’arriver par leur secours à des concepts et même à des concepts de la raison, quand il en a absolument besoin pour apprendre à connaître la nature dans ses lois empiriques. - Or il peut y avoir contradiction, par conséquent antinomie, entre ces maximes nécessaires du Jugement réfléchissant. De là une dialectique, qui, si chacune des deux maximes contradictoires a son principe· dans la