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Page:Kant - Prolégomènes à toute métaphysique future, trad. Tissot, 1865.djvu/21

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PRÉFACE.


rable et plus prompt, celui d’une approbation plus lente, mais plus durable.

Donner le plan d’un ouvrage est en général une peine de luxe et de vanité, où l’on cherche à se donner des airs de génie créateur, quand on exige ou qu’on blâme ce dont on est soi-même incapable, qu’on recommande une recherche sans savoir où l’instituer, bien qu’il y eût déjà quelque chose de mieux à faire pour un bon plan de critique rationnelle de se borner, suivant l’usage, à des vœux estimables. Mais une raison pure est placée dans une sphère tellement isolée, et si constamment unie dans toutes ses parties qu’on ne peut toucher à l’une d’elles sans toucher à toutes les autres, ni rien faire sans avoir auparavant assigné à chacune sa place et son influence sur une autre. Rien en dehors de cette sphère ne pouvant rectifier notre jugement intérieur, la valeur et l’usage de chaque partie dépend du rapport où se trouve cette partie à l’égard de tout le reste dans la raison même, et, comme dans l’ensemble d’un corps organisé, la fin de chaque membre ne peut se déduire que de la parfaite notion du tout. On peut donc dire d’une semblable critique qu’elle n’est certaine qu’autant qu’elle est entièrement achevée jusque dans les derniers éléments de la raison pure, et qu’on peut ou tout déterminer et statuer de la sphère de cette faculté, ou qu’au contraire on ne peut rien de semblable.

Quoiqu’un simple plan qui précéderait la Critique de la raison pure fût obscur, incertain et inutile, il pourrait néanmoins avoir son importance en venant