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INTRODUCTION.


être pris de l’expérience. Cette connaissance, en effet, doit être non pas physique, mais métaphysique, c’est-à-dire dépasser l’expérience. Par conséquent, ni l’expérience externe, qui est la source de la physique, ni l’interne, qui est le fondement de la psychologie empirique, ne peuvent lui servir de base. Elle est donc une connaissance a priori, ou d’entendement pur et de raison pure.

Mais il n’y aurait rien jusque-là qui la distinguât des mathématiques pures. Elle pourra donc s’appeler une connaissance philosophique pure. Je renvoie pour la signification de cette expression à la partie de la Critique de la raison pure[1] où j’ai donné, d’une manière claire et satisfaisante, la différence de ces deux sortes d’usage et la raison. — Voilà ce que j’avais à dire des sources de la connaissance métaphysique.


§ II.

De l’espèce de connaissance qui seule peut s’appeler métaphysique.

I.
Du jugement synthétique et du jugement analytique en général.

Une connaissance métaphysique ne doit contenir que des jugements a priori purs ; le caractère propre de ses sources l’exige. Mais quelle que soit l’origine ou la forme logique des jugements, ils présentent une

  1. Tome II, p. 314 de la troisième édition française, à laquelle nous renverrons désormais. — T.