Page:Kant - Prolégomènes à toute métaphysique future, trad. Tissot, 1865.djvu/275

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autre, contenu dans la même notion, et leur ensemble constitue l’essence logique (essentia) ; les seconds sont des propriétés (attributa). Les caractères extraordinaires sont ou internes (modi), ou de rapport (relationes), et ne peuvent servir de prédicats a priori, parce qu’ils sont séparables de la notion du sujet, et par conséquent n’y tiennent pas nécessairement. — D’où il est clair que si l’on n’a pas déjà donné tout d’abord quelque critérium d’une proposition synthétique a priori, et qu’on dise que son prédicat est un attribut, on ne l’aura distingué en aucune façon de la proposition analytique. En effet, de ce qu’on dit que c’est un attribut, on n’affirme rien, sinon qu’il peut être dérivé de l’essence, comme en étant la conséquence nécessaire ; mais on laisse tout à fait indécise la question de savoir si la liaison est analytique, suivant le principe de contradiction, ou synthétique, suivant quelque autre principe. Ainsi, dans la proposition : Tout corps est divisible, le prédicat est un attribut, parce qu’il peut être dérivé, comme conséquence nécessaire, d’une partie essentielle de la notion du sujet, à savoir de l’étendue. Mais c’est un attribut qui peut être représenté comme appartenant, d’après le principe de contradiction, à la notion de corps ; ce qui fait que la proposition, tout en énonçant un attribut à l’égard du sujet, est cependant analytique. Au contraire, la permanence est aussi un attribut de la substance, car elle en est un prédicat absolument nécessaire, mais qui n’est pas contenu dans la notion de la substance même, et qui par conséquent n’en peut être tiré par