Page:Kant - Prolégomènes à toute métaphysique future, trad. Tissot, 1865.djvu/295

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sibles que sous la condition d’une intuition soumise à la notion du sujet, intuition qui, s’ils sont des jugements d’expérience, est empirique, et qui, s’ils sont des jugements synthétiques a priori, est une intuition pure a priori. Tout lecteur doit aisément apercevoir les conséquences de cette proposition, non seulement pour la détermination des limites de l’usage de la raison humaine, mais encore par rapport à l’intelligence de la véritable nature de notre sensibilité (car cette proposition peut être démontrée indépendamment de la dérivation des représentations de l’espace et du temps, et par là servir de preuve à l’idéalité du temps, avant même que nous l’ayons déduite de la propriété interne du temps).

Que l’on compare maintenant avec cela le prétendu principe qui emporte avec la détermination donnée par M. Eberhard de la nature des propositions synthétiques a priori : « Ce sont des propositions qui expriment d’une notion d’un sujet ses attributs, » c’est-à-dire des attributs qui leur appartiennent nécessairement, mais seulement à titre de conséquences ; et parce qu’ainsi considérés ils doivent être rapportés à quelque principe, leur possibilité est concevable par le principe du principe [ou de la raison] (durch das Princip des Grundes). Mais on se demande à bon droit si cette raison de leur prédicat doit être cherchée dans le sujet d’après le principe de contradiction (auquel cas le jugement, malgré le principe de la raison, ne serait jamais qu’analytique), ou s’il ne pourrait pas être dérivé de la notion du sujet, auquel cas