qu’une pareille idée servait de fondement à leurs propres observations. Ceux qui ne pensent jamais d’eux-mêmes sont cependant assez intelligents pour tout voir, après qu’on le leur a montré, dans ce qui a déjà été dit auparavant, mais où néanmoins personne jusque-là n’avait pu l’apercevoir.
Une métaphysique est-elle absolument possible ?
S’il y avait une métaphysique qui pût réellement s’affirmer comme science, on pourrait dire : Voilà la Métaphysique ; vous n’avez qu’à l’apprendre ; elle vous persuadera irrésistiblement et invariablement de sa vérité ; et alors la question ci-dessus serait inutile. Il n’y en aurait plus qu’une seule, celle qui concernerait plutôt l’examen de notre pénétration, que la preuve de l’existence de la chose même, à savoir comment elle est possible, et comment la raison doit s’y prendre pour y arriver. Mais la raison humaine n’a pas le bonheur d’en être là. On ne peut montrer un seul livre, comme serait par exemple le livre d’Euclide pour les mathématiques et dire : c’est la Métaphysique ; vous y trouverez démontré par des principes de la raison pure le but capital de cette science, la connaissance d’un être suprême et d’une vie future. On peut bien nous montrer un grand nombre de propositions d’une certitude apodictique, et qui n’ont jamais été attaquées ; mais