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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome I, 1819.djvu/184

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Quoi qu’il en soit, il est de fait que les Vendes ou Slaves, habitans des côtes de la Baltique, connaissaient l’usage des lettres. Dittmar parle des inscriptions des idoles slaves : les statues de Rhétra, trouvées près du lac de Tollens, ont prouvé la vérité de cette assertion ; et ces inscriptions sont écrites en caractères runiques, empruntés par les Vendes aux peuples goths. Les caractères runiques, au nombre de seize, comme ceux des Phéniciens (185), sont très-insuffisans pour la langue slave ; ils n’en peuvent représenter que les sons ordinaires ; et probablement ils n’étaient connus que des prêtres seuls, qui s’en servaient pour tracer le nom de leurs idoles. Les Slaves, Bohémiens, Illyriens et Russes n’eurent pas d’alphabet jusqu’à l’an 865, que le philosophe Constantin, connu dans l’état monastique sous le nom de Cyrille, et Méthodius son frère, habitans de Thessalonique, envoyés par Michel, empereur d’Orient, aux princes chrétiens de Moravie, Kostislaf, Sviatopolk et Kotsel, pour traduire les livres saints, du grec dans la langue du pays, inventèrent un alphabet particulier, formé sur l’alphabet grec, auquel on ajouta les nouvelles lettres Б, Ж, Ц, Ш, Щ, Ъ, Ы, Ѣ, Ю, Я, Ѫ. Cet alphabet, nommé cyrillien, est maintenant en usage, sauf quel-