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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome I, 1819.djvu/349

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foule de marchands russes qui y vendaient des esclaves, et y achetaient des étoffes. L’entretien des abeilles leur procurait quantité de cire et de miel, et la chasse leur fournissait des fourrures précieuses qui, avec les esclaves, formaient le principal objet de leur trafic. Constantin Porphyrogénète écrit que l’on exportait de Constantinople en Russie et en Khozarie, de la pourpre, de riches habits, des draps, des maroquins, du poivre ; Nestor y ajoute même du vin et des fruits (224). Voici la description que nous a donné Constantin Porphyrogénète des voyages que les marchands russes faisaient tous les ans en Grèce : « Leurs barques, dit-il, arrivent à Constantinople de Novgorod, Smolensk, Lubetch, Tchernigof et Vouichégorod : pendant l’hiver les Krivitches, les Loutchans et autres peuples tributaires des Russes, coupent les arbres dans leurs montagnes, et construisent des bateaux appelés μονόξυλα, car ils les font d’un seul arbre. À la débâcle du Dniéper, les Slaves descendent le fleuve jusqu’à Kief, et y vendent ces bateaux aux Russes, qui font des rames avec les débris des anciennes barques. Au mois d’avril toute la flotte rusée se rassemble dans la petite ville dé Vititchef, d’où elle part pour les cataractes. Arrivés à la quatrième nom-