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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome I, 1819.djvu/50

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dans les ténèbres d’une profonde ignorance, ne signalèrent leur existence par aucuns monumens précisément historiques. Ce n’est que dans les narrations des Grecs et des Romains que se sont conservées les notions anciennes sur l’origine de notre patrie. Environ douze siècles avant la naissance de J.-C., Voyage des Argonautes. les premiers avaient découvert l’entrée de la mer Noire par l’Hellespont et le Bosphore de Thrace, si l’on ajoute foi au célèbre voyage des Argonautes, chanté, à ce que l’on dit, par Orphée lui-même, l’un des héros de cette expédition (1). Dans ce poëme curieux, fondé au moins sur d’anciennes traditions, on trouve déjà les noms du Caucase, si connu par le supplice fabuleux de l’infortuné Prométhée ; du Phase (aujourd’hui Rion), des Palus-Méotides ou mer d’Azof, du Bosphore, Taures et Cimmériens. des Caspiens, Taures et Cimmériens qui habitaient la Russie méridionale. Le chantre d’Ulysse parle aussi de ces derniers. « Il existe, a dit-il, un peuple Cimmérien et une ville nommée Cimmérion, couverte d’éternels nuages et de brouillards épais. Jamais le soleil n’éclaire cette triste contrée, où règne sans cesse une nuit profonde (2). » Toutes fausses qu’étaient les idées des contemporains d’Homère relativement à la partie sud-est de l’Europe, elles n’en don-