Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/146

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1565—1569. qu’à en juger par les apparences, Sigismond ne cherchait qu’à gagner du temps pour arranger, dans cet intervalle, les affaires difficiles de son royaume, faire sa paix avec l’empereur et grossir son armée en Livonie. Prince, dit le clergé, vous êtes libre d’agir selon que Dieu vous l’inspirera. Notre devoir est de prier pour le tzar et il, ne nous convient pas de lui donner des conseils !…… Les militaires s’écrièrent qu’ils étaient tous prêts à verser leur sang dans les combats : les citoyens offrirent le sacrifice de tout ce qu’ils possédaient pour subvenir aux frais de la guerre, si le fier Sigismond refusait les conditions de paix qui lui étaient proposées. Mais, dans cette assemblée nationale, les opinions étaient-elles libres ? La franchise régnait-elle dans sa réponse ? Voilà ce qu’il serait difficile de déterminer : au moins ce conseil avait quelque chose de solennel, et le peuple pénétré de vénération voyait son souverain, non pas au milieu de ses odieux satellites, mais dans la vraie splendeur d’un monarque, écoutant la voix de la patrie par la bouche de tout ce qu’elle avait de plus illustre. Spectacle digne d’une autre époque de ce règne !

L’assemblée ayant confirmé sa décision par un acte authentique, les seigneurs polonais reçurent pour réponse que le tzar s’expliquerait avec