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1565—1569. armées en mouvement, j’espère que le Seigneur bénira mes armes dans une indispensable et juste défense.

En effet les troupes russes, parties de Viazma, Dorogobouge et Smolensk, se portaient sur Veliki-Louki, ayant pour but l’occupation de la Livonie. Après avoir fait construire, sur les frontières de Lithuanie, les nouvelles forteresses d’Ousviat, Oula, Sokol, Kopié, le monarque, accompagné du tzariévitch Jean, sortit de Moscou pour se rendre à l’armée. Le 5 octobre on lui présenta, près de Medno, l’ambassadeur de Sigismond, Youry Bonikovsky, qui lui remit la lettre du roi, dont nous venons de citer un passage. Jean était dans sa tente au milieu de ses boyards armés, comme lui, de pied en cap. Youry, dit-il à l’envoyé, nous avons envoyé à notre frère Sigismond nos plus illustres boyards, avec des propositions modérées. Il a fait arrêter nos ambassadeurs, il les a outragés, déshonorés ! Ne soyez donc pas surpris de nous voir armés de la sorte, car vous venez de la part de notre frère avec des traits empoisonnés. Après ces mots il s’informa de la santé du roi, ordonna à Youry de s’asseoir, sans lui donner sa main à baiser ; puis ayant fait sortir de sa tente tous les officiers, à l’exception des conseillers, des