Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/150

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1565—1569. villes ennemies ou de différer la campagne. Plusieurs considérations faisaient pencher pour ce dernier parti : le mauvais état des chemins arrêtait la marche de la grosse artillerie, en faisant périr les chevaux ; la désertion se mettait parmi les troupes ; il fallait, en attendant les opérations militaires, camper dans des lieux sans ressources et pauvres en grains. On savait aussi que le roi rassemblait, dans Borissof, une armée à la tête de laquelle il avait le dessein de se porter, pendant l’hiver, sur Polotsk et Veliki-Louki : on craignait de fatiguer les troupes en assiégeant les forteresses, tandis que, d’un autre côté, l’ennemi pouvait faire une irruption dans nos propres frontières : enfin, comme le bruit courait qu’un grand nombre d’habitans de la Livonie périssaient de maladies contagieuses, on redoutait pour l’armée la communication d’une épidémie. Il fut donc décidé que le tzar retournerait dans sa capitale, tandis que les voïévodes resteraient à Veliki-Louki et à Toropetz pour observer l’ennemi.

Ce ne fut pas sans éprouver un secret mécontentement que Jean reprit le chemin de Moscou. Toutefois son amour-propre eut lieu d’être consolé par la conduite postérieure du roi, qui suivit son exemple. Après avoir, en 1568, ras-