Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/172

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cer 1565—1569. en tous lieux, sans payer aucuns droits ; ils étaient libres de construire, où bon leur semblait, des magasins, des maisons, enfin de battre monnaie pour leur propre compte. Ils relevaient du tribunal de l’opritchnina, qui avait l’inspection de leur quartier à Moscou. Long-temps les négocians anséatiques firent d’inutiles efforts pour nuire aux Anglais dans l’esprit de Jean. En vain les rois de Pologne et de Suède tâchaient de persuader à la reine Élisabeth qu’il était contre ses intérêts de contribuer, par les avantages du commerce, à la puissance de la Russie (42) ; il ne résultait de ces tentatives que des mécontentemens mutuels de peu d’importance, qui se terminaient toujours à l’amiable. Par exemple, en 1568, Thomas Randolph, ambassadeur d’Élisabeth, resta quatre mois à Moscou sans voir le tzar (43), alors indisposé contre les marchands anglais, parce qu’ils haussaient tous les ans le prix de leurs marchandises. Enfin il ordonna à Randolph de paraître en sa présence ; mais il ne lui fit pas donner de chevaux. La suite de l’ambassadeur fut obligée de se rendre à pied au palais, où aucun des officiers du tzar ne salua le représentant d’Élisabeth. Le fier Anglais, offensé de cette injure, se couvrit sur-le-champ. À cet acte de vigueur, on s’atten-