Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/202

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taire 1570. du conseil privé, déployant un rouleau de parchemin, publia les noms des victimes. Puis il fit avancer Viskovaty et lut à haute voix ce qui suit : Jean Mikhaïlof, ex-conseiller intime du tzar ! vous avez servi votre souverain d’une manière déloyale et vous avez écrit au roi Sigismond, voulant lui livrer Novgorod : voilà votre premier crime ! Il le frappe à la tête (61) et continue : Voici un second délit de moindre importance : ingrat et perfide, vous avez écrit au sultan pour l’engager à s’emparer d’Astrakhan et de Kazan. Après l’avoir frappé une seconde et une troisième fois, il ajoute : Vous avez aussi invité le khan de Tauride à ravager la Russie, et c’est votre troisième crime ! Ici, Viskovaty, humble, mais magnanime, répondit, en levant les yeux au ciel : Je prends à témoin celui qui lit au fond des cœurs, celui qui connaît les plus secrètes pensées, que j’ai toujours servi avec fidélité le tzar et la patrie. Tout ce que je viens d’entendre est un tissu d’atroces calomnies : il est inutile que je cherche à me justifier, car mon juge terrestre est sourd aux accens de la vérité ; mais celui qui règne aux cieux voit mon innocence : et vous aussi, prince, vous la reconnaîtrez devant le trône du Tout-Puissant. Les sicaires s’élancent sur lui, lui