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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/228

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1571. khan se préparait à attaquer les Russes ; enfin, qu’un tzarévitch de Crimée avait battu Temgrouk, beau-père du tzar, et fait ses deux fils prisonniers. Devlet-Ghireï, dans ses relations immédiates avec Moscou, recommençait ses menaces, exigeant, avec un tribut, la restitution des royaumes de Bâti, c’est-à-dire Kazan et Astrakhan. Le tzar avait reçu, de Donkof et de Poutivle, la nouvelle que l’armée du khan s’était mise en mouvement, et que les éclaireurs russes avaient aperçu, dans les stepps, des nuages de poussière, ainsi que des feux pendant la nuit, et les traces d’une cavalerie nombreuse, dont le bruit et les hennissemens des chevaux se faisaient entendre au loin. Les généraux moscovites étaient cantonnés sur les rives de l’Oka, et Jean, accompagné de son fils, alla deux fois visiter son armée à Kolomna et à Serpoukof. Déjà quelques escarmouches avaient eu lieu aux environs de Rezan et de Koschira ; mais, sur tous les points, les Tatars de Crimée se montraient en petit nombre et disparaissaient aussitôt : de sorte que le tzar finit par se tranquilliser. Il déclara que les rapports des hetmans, chargés de la surveillance des frontières, étaient dénués de fondement, et dans le courant de l’hiver il congédia une grande partie de son armée.