Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/275

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1572. qu’absurde ! » (Ce Victorin avait été écartelé à Vilna en 1563, comme coupable d’avoir entretenu une correspondance secrète avec le tzar de Moscovie.) « Qui peut me noircir aux yeux de vos compatriotes ? Mes ennemis ? des traîtres ! Kourbsky et ses pareils…… Kourbsky ! cet homme a privé mon fils (montrant le tzarévitch Jean) de sa mère : il m’a enlevé une épouse chérie, et, j’en appelle Dieu à témoin, je ne pensais pas à le punir de mort, mais seulement à le priver pour quelque temps de la dignité de boyard et des biens qu’il tenait de ma libéralité. En un mot, voulez-vous savoir si je suis bon ou méchant ? Envoyez-moi vos enfans pour me servir avec fidélité : comblés de mes faveurs, ils pourront apprécier la vérité !… Si, par la volonté du Tout-Puissant, je suis appelé à régner sur vous, je promets d’observer scrupuleusement vos lois, de respecter vos franchises et priviléges, de les étendre même s’il en est besoin. Dans le cas où les grands songeraient à choisir pour roi un des deux tzarévitchs, dites-leur que je ne consentirai jamais à me séparer de mes enfans. Enfin, si vous ne jugez pas à propos de me reconnaître pour votre souverain, vos grands ambassadeurs pourront convenir avec moi des