Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/277

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jouir 1572. dans leurs châteaux ; de sorte que les détachemens de l’avant-garde russe trouvaient partout des banquets, de la musique et des bals. Comme l’ordre avait été donné de n’épargner personne, les soldats pillent les maisons, égorgent les habitans, violent les jeunes filles, sans rencontrer aucun obstacle jusqu’à la forteresse de Vittenstein : là, cinquante Suédois, secondés par les habitans de la ville et de la campagne, essayèrent de s’opposer à l’armée de Jean. 1573. Vittenstein fut emportée d’assaut, mais le tzar y perdit son ami. Maluta Skouratof trouva une mort honorable sur les remparts de cette forteresse, comme pour prouver que ses crimes avaient outre-passé la mesure des châtimens terrestres ! À cette nouvelle, Jean, au lieu d’exhaler de douloureux regrets, laissa éclater une violente fureur : après avoir fait transporter, accompagné d’une riche aumône, le corps de Maluta au monastère de Saint-Joseph de Volotzk (son père, sa mère et son fils y étaient enterrés), il fit élever un bûcher où furent brûlés vifs tous les prisonniers suédois et allemands : holocauste digne des mânes d’un mortel qui n’avait respiré qu’homicides !

Maître de cette place importante, Jean écrivit au roi de Suède une nouvelle lettre remplie d’in-