Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/280

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tachemens 1573. près de Lodé, s’empara de ses bagages, de ses canons et de ses drapeaux. Si l’on en croit les annalistes livoniens, les Suédois avaient à peine deux mille hommes, tandis que le nombre des Russes s’élevait jusqu’à seize mille, et, ils ajoutent que cette glorieuse victoire, ayant prouvé la supériorité des premiers dans l’art de la guerre, avait décidé Jean à conclure la paix ; du moins le tzar, après avoir entendu les rapports de ses voïévodes et consulté l’opinion du conseil des boyards, écrivit au roi une lettre pacifique autant que la dernière était injurieuse, lui annonçant qu’il avait ordonné aux voïévodes de suspendre les hostilités, jusqu’à l’arrivée à Novgorod des ambassadeurs Suédois, qu’il attendait avec impatience pour établir une sincère alliance entre les deux États. Révolte dans la province de Kazan. Ce changement subit dans les dispositions de Jean s’explique moins par les succès du général Ackesson que par une autre circonstance impérieuse qui vint inopinément troubler le tzar et la capitale. Les farouches Tchérémisses, tant de la plaine que des montagnes, ayant des intelligences secrètes avec Devlet-Ghireï, avaient tout-à-coup causé une révolte dans la province de Kazan et secoué le joug de la Russie, ce qui mit le tzar dans l’obligation d’envoyer sur-le-champ une forte