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1577. enlevé et les prisonniers esthoniens ou finlandais, car, au mépris de la trève de deux ans conclue avec la Finlande, le prince Mstislavsky envoyait la cavalerie tatare dévaster ce pays, en traversant le golfe sur la glace. Dans l’intention d’effrayer les assiégés, et pour encourager leurs propres troupes, les généraux moscovites faisaient courir le bruit de l’arrivée prochaine du tzar devant la place ; inutile subterfuge ! Les habitans de Revel savaient par le traître Mourza Boulat, déserteur du camp russe, que le tzar n’avait pas quitté Moscou : ils savaient aussi que nos généraux découragés n’inspiraient plus aucune confiance aux soldats ; ils repoussèrent donc avec fierté toutes les propositions d’accommodement qui leur furent faites par Mstislavsky, ce qui décida les Russes à lever le siége. Le 13 mars, ils mirent le feu à leur camp, encombré de cadavres, et s’éloignèrent après avoir fait dire aux habitans qu’ils leur disaient adieu pour peu de temps.

Ce nouveau triomphe de Revel occasionna la dévastation des domaines du tzar en Livonie. Les Russes, en petit nombre, se trouvèrent attaqués et vivement poursuivis non-seulement par les Suédois ou les Allemands, mais encore par les paysans de l’Esthonie. Dans cette occasion, Yve