Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/35

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prendre 1560 — 1561. tout ce qu’ils avaient enlevé, et jusqu’à leurs propres effets, de sorte que ces misérables arrivèrent dans un entier dénûment à Riga, où Ketler les fit pendre comme traîtres. Les Russes, à leur entrée dans la ville, furent surpris de la lâcheté de l’ennemi, qui aurait pu résister long-temps encore aux efforts des assiégeans, au moyen de trois forteresses en pierre, entourées de fossés profonds, où se trouvaient quatre cent cinquante pièces de canons, avec quantité de vivres et munitions de toute espèce. « Cette pusillanimité des allemands, disaient-ils, est une faveur du ciel pour le monarque orthodoxe. » Lorsque les prisonniers furent arrivés à Moscou, Jean donna ordre de les promener dans les rues pour les montrer au peuple. On rapporte que le tzar de Kazan, qui se trouvait dans la foule des curieux, spectateur de ce triomphe, cracha sur un seigneur allemand, en lui adressant ces mots : Paroles du prince de Kazan. « Misérables ! vous méritez votre sort ; c’est vous qui avez appris aux Russes à manier les armes ; vous êtes cause de notre perte et de la vôtre ! » Jean accueillit Fürstemberg avec beaucoup de bienveillance ; il remplit à son égard les promesses des voïévodes, et lui donna, en toute propriété, Lubim, bourg dans le gouvernement de Kostroma, où il