Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/351

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lemagne, 1577—1578. dans laquelle ce prince lui annonçait la mort de Maximilien, il lui témoigna le désir de conclure avec lui un traité d’amitié et de fraternité. Le gentilhomme Kvaschnin fut envoyé à Vienne pour essayer de déterminer l’Empereur à déclarer la guerre à Étienne, leur ennemi commun, afin de partager la Pologne et la Lithuanie, et à prendre ensuite les armes avec toute l’Europe contre le Sultan ; idée dominante à cette époque, inspirée aux empereurs par les papes ! Il se trouvait alors à la cour de Vienne un illustre fugitif, Albert Lasko, voïévode de Sirad, qui entretenait avec Jean de secrètes intelligences. Ce prince l’engageait à employer tout son esprit, tout son zèle pour ranimer la froide et lente politique de l’Autriche. Observons que, d’après les instructions à lui remises, Kvaschnin devait s’informer en Allemagne si le pape était ami de l’Empereur, des rois de France, d’Espagne, d’Écosse et d’Élisabeth d’Angleterre ? Si les discordes intestines auxquelles la France était en proie se trouvaient apaisées ? De quelle nature étaient les négociations que l’Empereur entretenait avec ce pays et les autres puissances ? À combien s’élevait le montant de ses revenus et le nombre de ses troupes ? C’est ainsi que depuis Jean III, fondateur de la puis-