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1578. auprès d’Étienne pour recevoir son serment et faire l’échange des traités : toutefois ces conventions demeurèrent sans effet et n’empêchèrent pas la guerre.

Déjà les circonstances commençaient à changer de face et prenaient un aspect défavorable à la Russie. En 1577, l’amiral suédois Gillenanker, arrivé devant Narva avec une flotte de guerre, avait brûlé les fortifications en bois de cette ville, tué ou fait prisonniers un grand nombre de Russes, tandis qu’un autre corps suédois dévastait les environs de Keksholm ; les troupes de Revel et Annibal Schenkenberg inquiétaient également l’Esthonie russe par de fréquentes invasions. Cependant les voïévodes moscovites, livrés à un paisible repos, paraissaient mépriser des ennemis trop faibles, dont ils augmentaient l’audace par leur inactivité. On rapporte que les officiers lithuaniens s’emparèrent de la ville de Dunebourg au moyen d’une ruse. Ayant envoyé, en signe d’amitié, un tonneau d’eau-de-vie à la garnison, ils profitèrent de la nuit pour forcer les portes de cette forteresse, passèrent au fil de l’épée les soldats moscovites qui s’y trouvaient, tous plongés dans une complète ivresse. Les Allemands qui servaient sous les drapeaux de Batory, surprirent avec une égale