Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/362

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1578. s’accusant de son excessive indulgence envers un parjure, et détacha contre Venden ses plus illustres voïévodes, pour faire couler le sang allemand sur une terre arrosée de celui des Russes ; mais ces généraux firent d’inutiles tentatives pour s’emparer de la forteresse. Leur artillerie venait de faire une brèche dans la muraille lorsqu’ayant appris l’arrivée des troupes de Batory, commandées par Dembinsky, Buring et Khotkiévitsch, au secours de Venden, ils levèrent le siége et s’éloignèrent de cette ville. La honte de cette infructueuse entreprise fut compensée par l’intrépidité du prince Jean Életzky et du gentilhomme Léon Valonief, les plus jeunes officiers du tzar. Avec une poignée d’hommes, assiégés à Lehnvarden par les Allemands de Riga et le voïévode de Lithuanie, sans autres munitions que des armes et de la poudre, ils combattirent en héros pendant un mois entier, se nourrissant de la chair de leurs chevaux, de cuirs, etc. Vaincu par leur courage et leur patience, l’ennemi se retira, laissant des monceaux de cadavres sous les murs de la ville. Cependant les Suédois, sous les ordres de l’infatigable Schenkenberg, brûlèrent le faubourg de Dorpat et mirent à mort, sans miséricorde, tous les Russes, hommes, femmes et enfans qui tom-