Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/367

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1579. témoignait dés dispositions pacifiques envers la Russie, démontrait à la diète de Varsovie l’urgente nécessité d’établir la sûreté de l’État par la force des armes. « Nous avons deux ennemis, disait-il : les Tatars de Crimée qui incendient nos possessions, et les Russes qui les envahissent. Faut-il marcher contre tous les deux à la fois ? Dans le cas contraire, lequel devons-nous attaquer le premier ? » Déjà la présence d’un grand homme avait ranimé l’amour de la patrie dans le cœur des magistrats et des gentilshommes : Batory parlait mal la langue, mais il connaissait parfaitement l’histoire de la Pologne ainsi que celle de la Lithuanie. Il traça le tableau des envahissemens de la Russie, fit l’émunération des portions du territoire que cette puissance leur avait enlevées ; il accusa de ces malheurs la faiblesse de leurs rois, flatta adroitement l’amour-propre national, et posant la main sur son épée il écouta avec attention les discussions de la diète. « La Tauride, disaient les grands du royaume, est sous la dépendance du Sultan qu’une guerre offensive ne manquerait pas d’irriter ; pendant que nous serions dans ce pays, les Ottomans entreraient en Pologne. Et d’ailleurs, quel butin pourrions-nous espérer chez ce peuple sauvage, toujours pau-