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1579. fermeté d’aller se livrer à ses volontés, sourds aux offres flatteuses d’Étienne. « Preuve, ajoute cet historien, d’un admirable dévouement à la patrie ! »

Malgré sa promesse, Étienne retint long-temps ces prisonniers, comme s’il eût craint de rendre à son ennemi des guerriers si fidèles et si braves. Aussitôt que la forteresse fut déblayée des cadavres qui l’encombraient, le roi y fit une entrée triomphante. Il déclara Polotsk, préfecture du grand duché de Lithuanie, et ordonna la construction d’une superbe église catholique romaine, laissant celle de Sainte-Sophie aux chrétiens du rit grec, à qui il donna pour évêque l’ex-prélat de Vitebsk. Ensuite, comme il songeait à étendre ses conquêtes en Russie, il assura, par un édit, le libre exercice de cette religion, afin de se concilier l’amour de la nation au moyen d’une sage tolérance, principes opposés à ceux des jésuites, ses favoris ; il leur distribua alors de riches dotations, des terres considérables dans la Russie Blanche, en les exhortant à corriger les mœurs des habitans par leur doctrine et leur exemple. Depuis cette époque, Polotsk, antique apanage de la dynastie de Vladimir et de Rognéda, dont la facile conquête couvrait de honte le souverain de Moscou ; Polotsk qui, depuis