Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/402

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1580. alors de nouveaux secours en hommes et en argent, se plaignit aux grands de ce qu’ils ne lui fournissaient pas les moyens suffisans pour mener la guerre sans désemparer, ce qui lui faisait perdre, dans des courses continuelles et dans les discussions orageuses de la diète, un temps précieux aux intérêts de l’État, tandis que le courage de son armée s’énervait dans l’oisiveté et laissait ainsi respirer la Russie. Malheurs de la Russie. En effet, le roi perdait son temps ; mais malgré l’hiver ses généraux tenaient encore la campagne et harcelaient les Russes. Ils prirent Kholm, à l’improviste ; brûlèrent Staraïa-Roussa, où ils avaient trouvé un riche butin ; s’étant emparés en Livonie de Schmilten, ils dévastèrent, conjointement avec le traître Magnus, une partie des domaines de Dorpat et même de Pskof, tandis que, d’un autre côté, les Suédois enlevaient Kexholm et formaient le siége de Padis. La faible garnison de cette ville, livrée à la famine, se vit réduite à se nourrir de chiens, de chats et même de cadavres d’enfans. Malgré une aussi affreuse situation, les assiégés mirent à mort le parlementaire suédois qui était venu leur proposer de se rendre. Cette place cependant n’avait pour défenseurs que le vieux voïévode Daniel Tchikatchef, avec une poignée de désespérés ; elle