Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/418

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1581. Jean et l’aîné des tzarevitchs, s’étant levés, contemplèrent avec une extrême attention les présens du pape : c’était un crucifix représentant la passion de Notre-Seigneur, un rosaire garni de diamans, et un livre richement relié contenant la description du concile de Florence. Possevin avait aussi des lettres particulières pour les tzarevitchs et pour la tzarine que Grégoire appelait Anastasie au lieu de Marie. Dans celle adressée à Jean, il le nommait son fils chéri, se disant lui-même l’unique vicaire de Jésus-Christ ; il assurait la Russie de sa sincère bienveillance, et promettait d’engager d’abord Batory à accepter une paix nécessaire au bien-être de toutes les puissances chrétiennes, ensuite à restituer tout ce dont il s’était injustement emparé. Pour récompense de cette médiation, le pape espérait que Jean rendrait la paix à l’Église, par la réunion de la religion grecque à celle apostolique, n’oubliant pas que l’empire d’Orient avait disparu pour n’avoir pas voulu adopter les statuts du concile de Florence. Antoine déclara verbalement aux membres du conseil et au secrétaire d’État André Tchelkalof que, conformément aux volontés du Saint-Père, et prêt lui-même à perdre la vie pour le tzar, il avait décidé Batory à ne plus exiger de contri-