Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/428

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1581. Te Deum solennel, après lequel les voïévodes adressèrent aux guerriers et aux citoyens le discours suivant : « Voilà les résultats que nous a procurés ce premier jour de fatigues, témoin de notre valeur, commencé par des gémissemens, terminé par l’allégresse ! Achevons ce que nous avons commencé : un puissant ennemi a succombé, tandis que nous, malgré notre faiblesse, nous rapportons ses dépouilles devant l’autel du Tout-Puissant. Le géant altier est privé de son aliment, et nous, humblés chrétiens, rassasiés de la clémence divine, nous accomplissons le loyal serment que nous avons prêtés. Fidèles à la religion et au tzar, ne le trahissons ni par pusillanimité, ni par un lâche désespoir. » À l’instant les soldats, les citoyens vivement attendris, s’écrient d’une voix unanime : « Nous sommes prêts à mourir pour la foi du Christ ! Nous acheverons comme nous avons commencé avec honneur et fidélité. » Un courrier, expédié pour porter à Moscou cette intéressante nouvelle, évita heureusement le camp des Polonais. On ordonna de soigner, aux frais du tzar, les blessés dont le nombre s’élevait à mille six cent vingt-six. Celui des morts était de huit cent soixante-trois. L’ennemi laissa environ cinq mille hommes sur le