Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/432

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dron 1581. bouillant ; on lançait contre eux des grenades. Les uns furent tués à coups de piques dans les ouvertures, les autres à coups de pierres et d’arquebuses…. La fuite en sauva un très-petit nombre. Pendant les cinq jours suivans, la canonnade continua sans interruption et une nouvelle brèche étant pratiquée du côté de la rivière de Vélika, Batory voulut tenter la fortune par un dernier assaut. Le 2 novembre les Polonais s’avancent en colonne serrée sur la glace de la rivière, d’un air intrépide et menaçant ; mais, accueillis tout à coup par une grêle de boulets de la forteresse, ils s’arrêtent intimidés. En vain leurs généraux, galoppant d’une colonne à l’autre, criaient, brandissaient leurs sabres, dont ils frappaient même les plus timides ; une seconde décharge des remparts mit en fuite et soldats et voïévodes, sous les yeux du roi. Il eut besoin, en cette circonstance, de toute sa fermeté. Pour mettre le comble à son dépit, Miassoïédof, chef des strélitz, à la tête d’un détachement assez considérable de troupes fraîches, se fit jour à travers la ligne ennemie, et se jeta dans Pskof. Son arrivée causa une inexprimable joie aux glorieux défenseurs de cette ville, animés d’un zèle, d’un courage à toute épreuve ; mais diminuant tous les jours en nombre. Enfin, Étienne