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1582. dans celle faite pour le roi qui s’y trouvait traité de souverain de la Livonie. Après avoir ratifié le traité par serment, les négociateurs s’embrassèrent en amis, et, le 17 janvier, on annonça aux voïévodes la trève qui venait de se conclure. À cette nouvelle, le camp des Polonais, plongé jusqu’alors dans un morne silence, se ranima tout à coup et se livra aux transports d’une joie bruyante. Les défenseurs de Pskof, dont les honorables exploits étaient terminés, offraient au ciel d’humbles actions de grâces. Zamoïsky les ayant invités à un festin, le prince Jean Schouïsky y envoya ses plus jeunes voïévodes et se livra au repos, sans vouloir prendre part à des réjouissances.

Ainsi se termina une guerre de trois ans, moins sanglante que désastreuse pour la Russie ; plus ignominieuse pour le tzar que glorieuse pour Batory. Au milieu de ces événemens mémorables, Jean montra toute la faiblesse d’une âme dégradée par la tyrannie. Devançant la grande idée de Pierre Ier., celle d’avoir à sa disposition des ports de mer pour les relations politiques et commerciales de la Russie avec le reste de l’Europe, la conquête de la Livonie était devenue l’objet de ses constans efforts. Il avait combattu vingt-quatre ans pour arriver à son but,