Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/479

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ni consolider sa puissance sur les contrées lointaines de la Sibérie, ni établir la sécurité de ses possessions entre la Kama et la Dvina ; c’est dans ces lieux que depuis longues années on avait vu s’établir un grand nombre de Russes attirés par la fertilité du sol, par la facilité de se procurer à peu de frais tous les besoins de la vie, enfin par les avantages d’un commerce d’échange avec les peuplades demi-sauvages des environs, particulièrement riches en pelleteries. Illustres négocians Stroganof. Au nombre de ces colons se trouvaient Jacques et Grégoire Stroganof, négocians, dont le père s’était enrichi en établissant des salines sur la Vouitchegda et qui, le premier, au rapport des étrangers, avait ouvert un chemin au commerce russe au-delà des monts Ourals. Ces négocians étaient issus d’un illustre mourza de la horde d’Or, baptisé sous le nom de Spiridon : ce fut lui qui enseigna aux Russes l’usage du calcul par le moyen de grains enfilés. Les Tatars irrités contre lui l’ayant fait prisonnier dans un combat, le mirent à la torture et le rabotèrent jusqu’à la mort, d’où est venu le nom de Stroganof, donné à son fils (du verbe russe strogat, raboter). Son petit-fils avait contribué à racheter le tzar Vassili, l’aveugle, prisonnier à Kazan. Décidé à prendre des mesures vigoureuses pour