Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/481

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1558—1572. informer, sur-le-champ, les trésoriers du tzar. Satisfaits de la faveur du souverain, les Stroganof riches, actifs, fondèrent, en 1558, la petite ville de Kankor, vers l’embouchure de la Tchoussovaïa, sur le cap Pyskor, où était situé le couvent du Sauveur ; ensuite la forteresse de Kerghedan, en 1564 ; enfin, cinq à six ans après, quelques bourgs fortifiés sur les bords de la même rivière et de la Sylva. Ils ne tardèrent pas à y attirer quantité de vagabonds, de gens sans aveu, en promettant d’abondantes ressources au travail et du butin à l’audace. À l’instar des princes régnans, ils avaient leurs propres troupes, leur juridiction particulière, et gardaient le nord-est de la Russie : en 1572 ils apaisèrent une révolte des Tchérémisses, des Ostiaks et des Bachkirs, par une victoire signalée sur leurs bandes confédérées, et forcèrent ces rebelles à prêter un nouveau serment de fidélité au tzar. Bientôt ces zélés défenseurs de la Permie, ces marchands souverains qui avaient peuplé les déserts de la Tchoussovaïa et reculé les limites de la Moscovie jusqu’à la chaîne des monts de pierre, portèrent leurs vues sur des contrées plus éloignées encore.

Lorsque Koutchoum eut subjugué la Sibérie, le peu de confiance qu’il mettait dans les dis-