Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/486

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1579. métier indigne de soldats chrétiens, à sortir de la classe des brigands pour devenir guerriers du tzar blanc (le monarque de Moscovie), à chercher enfin des dangers exempts de déshonneur, en faisant la paix avec Dieu et la Russie. Nous avons, ajoutaient-ils, des forteresses et des terres, mais peu de soldats : venez défendre la grande Permie et les contrées chrétiennes du Nord. À ces propositions, Iermak et ses compagnons répandirent des larmes d’attendrissement. L’espoir d’effacer leur disgrâce par de glorieux exploits, par des services rendus à l’État, l’idée d’échanger le titre de brigands audacieux contre celui de courageux défenseurs de la patrie, causèrent une vive émotion à ces hommes grossiers, mais dont le cœur était encore susceptible de remords. Déployant leur étendard sur la rive du Volga, ils firent un appel à leurs camarades, rassemblèrent cinq cent quarante partisans intrépides, à la tête desquels ils arrivèrent, brûlant de zèle, auprès des Stroganof, qui les reçurent avec joie, dit l’annaliste. Les désirs des uns, les promesses des autres, tout fut réalisé : les chefs cosaques devinrent le bouclier du pays chrétien ; les infidèles tremblèrent à l’aspect de la mort qu’ils rencontraient partout où ils osaient se montrer. 1581. En effet, le 22 juillet 1581,