Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/49

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1563. la ville vingt mille paysans, qu’il en chassa au bout de quelques jours, et fournit ainsi à Jean l’occasion de déployer une générosité dont les suites sont toujours dangereuses dans de pareilles circonstances. Ces infortunés, dévoués à une mort certaine, furent reçus comme des frères dans le camp des Moscovites. Guidés par la reconnaissance, ils indiquèrent à leurs bienfaiteurs une grande quantité de blé enfoui par eux dans des fosses profondes, et firent secrètement savoir à leurs concitoyens que le tzar était le père de ceux qui croyaient au même Dieu que lui ; qu’il savait triompher et pardonner. En même temps une grêle de boulets tombait dans la ville, les murailles s’écroulaient, et le lâche Dovoïna, cédant au vœu des citoyens, Prise de Polotsk. se hâta de conclure une capitulation avantageuse avec un ennemi qui paraissait de facile composition, qui promit la liberté personnelle, l’intégrité des fortunes, et ne tint point parole. Polotsk était célèbre par son commerce, son industrie, ses richesses : le tzar non content de s’emparer du trésor public, se saisit aussi des propriétés des seigneurs opulens, de tous les gentilshommes et marchands ; de l’or, de l’argent, en un mot de tout ce qu’il trouva de précieux. Il envoya à Moscou l’évêque avec le voïévode de Polotsk, un