Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/494

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1581. retranchement, arrêta, par quelques décharges de mousqueterie, l’impétuosité de dix mille hommes de la cavalerie de Mahmetkoul qui se précipitaient pour l’écraser. Aussitôt il les attaque lui-même, remporte une victoire complète, et se fraie, jusqu’à l’embouchure du Tobol, une route dont tous les périls n’étaient pas encore dissipés. En effet, du haut des rives escarpées de la rivière appelée Dolojaï-Yar, les habitans faisaient pleuvoir une grêle de flèches sur les bateaux des Cosaques. Une autre affaire moins importante eut lieu à seize verstes de l’Irtisch, dans un pays gouverné par un chef de tribu nommé Karatcha, et situé au bord d’un lac qui jusqu’aujourd’hui porte le nom de ce conseiller intime du souverain de Sibérie. Iermak s’étant rendu maître du camp ennemi, y trouva un riche butin, des provisions en tout genre, ainsi qu’un grand nombre de tonneaux de miel, destinés pour la consommation du souverain. Le troisième combat, sur l’Irtisch, fut sanglant, opiniâtre ; il coûta la vie à quelques compagnons d’Iermak, et servit à prouver de quel prix est, pour les barbares eux-mêmes, l’indépendance de la patrie ; car les défenseurs de la Sibérie montrèrent de la résolution et de l’intrépidité. Toutefois ils cédèrent la victoire