Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/503

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1582. et les chefs cosaques firent fusiller ou pendre les principaux auteurs d’une opiniâtreté dangereuse pour les Russes. Intimidés par la terreur, le reste des habitans jura soumission et fidélité à la Russie, en baisant un sabre teint de sang. Les cantons actuels de Ratzin, Karbin, Tourtass n’osèrent opposer aucune résistance. Plus loin commençaient les campemens des Ostiaks et des Vogoules de la Kouda. Là, sur le rivage escarpé de l’Irtisch, leur prince Démian, réfugié dans un fort avec deux mille guerriers prêts à combattre, rejeta toutes les propositions d’Iermak. Au rapport de l’annaliste, « cette petite ville possédait dans ses murs une idole d’or que l’on supposait y avoir été apportée de l’ancienne Russie, à l’époque où elle embrassa le christianisme. Les Ostiaks la conservaient dans un vase rempli d’eau qu’ils buvaient pour ranimer leur courage ; les chefs cosaques, ayant chassé les assiégés à coups de canon, pénétrèrent dans la ville, mais ils ne purent découvrir cette précieuse idole. » Les conquérans continuèrent leur navigation. Ils aperçurent une foule de devins qui offraient un sacrifice à leur fameuse idole de Ratscha, la conjurant de les sauver de ces terribles étrangers : l’idole restait muette, les Russes s’avan-