Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/508

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1582. hypothèses, l’ordre dans lequel ils se sont succédés. Peut-être Iermak avait-il craint de se vanter trop tôt de ses succès, voulant, avant tout, achever la conquête de la Sibérie ; ce qu’il crut avoir fait en chassant Koutchoum dans les déserts, et en établissant les bornes de l’empire moscovite sur les rives de l’Oby.

Transportés de joie à la nouvelle qu’ils venaient de recevoir des hetmans, les Stroganof partirent à l’instant pour Moscou, empressés de communiquer au tzar tous les détails de leur glorieuse entreprise. Ils lui demandèrent d’achever la réduction de la Sibérie, de simples particuliers comme eux n’ayant pas les moyens de conserver une aussi vaste conquête. Les envoyés d’Iermak, Jean Koltzo et ses compagnons, parurent aussi devant le prince pour lui offrir le royaume de Sibérie, ainsi que de précieuses fourrures en zibelines, renards noirs et castors. Joie à Moscou. C’était, depuis bien long-temps, les premiers transports de joie dans la triste Moscou ! Le tzar et la nation semblèrent se ranimer. À la cour, sur la grande place, on répétait avec ivresse, Dieu a envoyé un nouvel Empire à la Russie ! On sonnait les cloches, on adressait au ciel de solennelles actions de grâces, comme à l’époque de Kazan et d’Astrakhan, temps heureux de la