Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/530

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1582. le présomptueux de La Gardie prit la fuite.

Cependant la fortune vint au secours de la Suède : l’illustre Batory, puissant dans les combats, vit ses desseins contrariés par la diète. Les seigneurs polonais, turbulens et ingrats, rejetèrent toutes les propositions que lui inspirait un véritable amour pour leur patrie, et lui dirent avec insolence : « Nous ne voulons point de guerre, ni avec la Crimée, ni avec les Suédois, et nous n’accorderons ni troupes ni argent. » Jacques Niémékovsky, l’un d’entre eux, ajouta : Vous êtes notre roi, si vous exécutez fidèlement les institutions du royaume : autrement vous n’êtes que Batory, comme moi je suis Niémékovsky. Les Suédois virent avec une satisfaction inattendue les mouvemens des troupes russes s’arrêter inopinément, d’après les ordres du tzar, qui offrait la paix à de La Gardie. Le prince Labanof et le gentilhomme Tatischef lui ayant proposé une entrevue dans le canton de Schélon, sur la rivière de Plussa, on y conclut, 1583. le 26 mai 1585, d’abord une trève de deux mois, prolongée ensuite pour trois ans, d’après les conditions de laquelle Yam, Ivan-Gorod et Koporié restaient entre les mains des Suédois… ! condescendance surprenante que les circonstances suivantes peuvent expliquer.