Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/541

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1583. objet la conclusion d’affaires importantes et non des divertissemens. Nous sommes des ambassadeurs et non pas des chasseurs. » Le 18 décembre, il eut à Greenwich la première conférence officielle avec les ministres d’Angleterre, auxquels il dit que Batory, allié du pape et de l’Empereur, était l’ennemi de la Russie ; que le tzar, aimant les Anglais comme ses propres sujets, avait depuis long-temps l’intention de resserrer les liens d’amitié qui l’unissaient à Élisabeth, par un traité solennel d’après lesquels ils auraient les mêmes amis, les mêmes ennemis, et feraient de concert ou la guerre ou la paix. Il ajouta que la reine pourrait secourir le souverain de Moscovie, sinon avec ses troupes, au moins par des subsides, et que celui-ci, mettant à la disposition de l’Angleterre toutes les productions de la Russie, lui demandait en échange des armes à feu, des armures, du soufre, de la naphte, du cuivre, de l’étain : choses dont il avait besoin pour faire la guerre. « Mais, demandèrent les ministres d’Élisabeth, la guerre avec la Pologne n’est-elle donc pas encore terminée ? Le pape se vante pourtant d’avoir réconcilié le tzar avec Batory. — Le pape, répondit Pissemsky, peut dire ce qu’il lui plaît ; notre