Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/545

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même 1583. que pour la Russie, et la cause innocente d’une longue série de crimes et de calamités ! Le bonheur d’être père ne toucha point cette fois le cœur de Jean. Il songeait toujours à répudier la mère de Dmitri pour épouser la nièce d’Élisabeth ; car il ne fit parvenir à Pissemsky aucunes nouvelles instructions ; de sorte que celui-ci ayant appris à Londres la naissance du tzarévitch, ne voulut pas ajouter foi à cette nouvelle. « Des malintentionnés, disait-il aux ministres anglais, ont imaginé cette fable afin d’interrompre le cours des négociations relatives à un mariage aussi favorable pour votre patrie que pour la mienne ; la reine doit s’en rapporter uniquement à la lettre du tzar et à mes assertions. » Enfin, le 18 mai, Pissemsky reçut l’ordre de se rendre au jardin du chancelier Thomas Brumley, qui vint au devant de lui avec le frère de la prétendue, comte de Huntington. Il fut conduit par eux dans un superbe pavillon, où, peu d’instans après, arrivèrent aussi Marie avec la femme du chancelier, la comtesse de Huntington et plusieurs autres dames anglaises. « La voici, dit Brumley à l’ambassadeur, vous pouvez la regarder, la contempler à loisir ; la reine a voulu que Marie vous fût montrée en plein jour, et non pas sous