Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/57

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1563. Moscou pour conclure une convention au sujet de la Livonie, avec le tzar en personne et non pas avec les voïévodes. Pour toute réponse, ils n’obtinrent qu’un grossier sarcasme ; Jean fit dire à Érik : « Lorsque je me transporterai en Suède avec ma cour, vous pourrez y commander en maître ; mais ce n’est pas le cas présent ; je suis aussi éloigné de vous que le ciel l’est de la terre. » Trève avec la Suède. Les Suédois furent contraints de céder. Le monarque russe ordonna au boyard Morozoff, lieutenant de Livonie, d’accorder au roi une trève de sept ans, pour ce qui concernait cette province ; il permit à Érik de garder Rével ainsi que toutes les villes dont il s’était emparé en Esthonie, se réservant le droit, après l’expiration de la trève, d’en chasser les Suédois comme des ravisseurs ; c’est-à-dire que Jean n’empêchait point les puissances belligérantes d’épuiser mutuellement leurs forces, disposé qu’il était à profiter de leur affaiblissement pour réunir la Livonie à son empire. Nous verrons cependant des résultats que n’avait pas prévus sa politique.… Occupons-nous maintenant des événemens intérieurs de la Russie.

Le second mariage de Jean ne produisit pas les heureux effets du premier. Marie, dont la beauté avait captivé le monarque, ne rempla-