Aller au contenu

Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/59

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1563. renoncer au monde. Jean, la tzarine Marie, le prince Wladimir Andréiévitsch, les boyards et le peuple, dans un profond silence, la suivirent depuis le Kremlin jusqu’au monastère de Novodievitschie, où elle voulait finir ses jours dans la retraite, sous le nom d’Alexandrine ; elle était loin de prévoir que ce tzar, qui semblait touché de son angélique piété, dont les regards exprimaient la bienveillance et la tendresse, deviendrait, dans un accès de fureur, son féroce meurtrier ! Il voulut que sa belle-sœur, sous le voile d’une humble religieuse, jouît de tous les honneurs attachés au trône. Il lui forma une cour somptueuse, lui donna des officiers pour la servir, et de riches domaines, comme s’il avait voulu rattacher son cœur aux vanités d’un monde qu’elle venait de quitter.

Euphrosine prend l’habit monastique. Avant la retraite de Julienne, l’ambitieuse Euphrosine, mère du prince Wladimir, avait embrassé, de gré ou de force, la vie monastique, ayant encouru, ainsi que son fils, la disgrâce du tzar, sur un rapport de leur secrétaire emprisonné pour sa mauvaise conduite. Le monarque fit comparaître les accusés devant le métropolitain et les évêques rassemblés. Il convainquit, dit la chronique, la mère et le fils d’iniquité ; mais, par égard pour l’intercession