Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/598

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

repas, on boit à la santé du tzar et à celle du métropolitain. »

Remarquable cérémonie ecclésiastique. Nous ne passerons pas sous silence une remarquable cérémonie ecclésiastique de cette époque, depuis long-temps oubliée en Russie. Le dimanche des Rameaux, avant la messe, toute la population de Moscou se rassemblait au Kremlin. On apportait de l’église de l’Assomption un grand arbre auquel différens fruits étaient suspendus ; par exemple, des pommes, des raisins, des figues et des dattes ; on le plaçait sur deux traîneaux et on le conduisait lentement. Cinq jeunes garçons en habits blancs se tenaient sous ses branches et chantaient des prières. Plusieurs autres jeunes gens, portant des cierges allumés et une énorme lanterne, suivaient les traîneaux. Venaient ensuite deux grandes bannières, six encensoirs et six images ; puis les prêtres, au nombre de plus de cent, en habits sacerdotaux magnifiques et garnis de perles ; les boyards et les dignitaires ; enfin, le tzar et le métropolitain, celui-ci monté sur un âne couvert d’un tissu blanc : de sa main gauche il tenait sur ses genoux un Évangile relié en or, et de la droite il donnait la bénédiction au peuple ; un boyard conduisait la monture dont le tzar touchait la longue bride d’une main, portant dans l’autre