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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome IX, 1825.djvu/86

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1564. suppose le désir de devenir souverain d’Yaroslaf ; mais bientôt, emporté par la passion, cet homme infortuné perdit, avec l’avantage du bon droit, la conscience de sa vertu, consolation si précieuse dans le malheur ! Il pouvait, sans crime comme sans remords, chercher dans la Pologne même un refuge contre son persécuteur : malheureusement, ses ressentimens l’entraînèrent, et il se joignit aux ennemis de sa patrie ! Favorablement accueilli par Sigismond, qui lui donna en toute propriété le riche fief de Kovel, il livra à ce prince son âme et son honneur ; il lui prodigua des conseils dont l’exécution devait causer la ruine de la Russie, lui reprochant sa faiblesse, mettant tout en œuvre pour lui persuader d’agir avec plus de résolution, de ne point ménager son trésor à l’effet d’exciter le khan contre le tzar. Invasion des Polonais et des Tatars de Crimée. Bientôt on apprit à Moscou que 70,000 hommes, Polonais, Lithuaniens, Prussiens, Allemands, Hongrois, Valaques, marchaient sur Polotsk, commandés par le traître Kourbsky, tandis que Devlet-Ghireï, à la tête de 60,000 brigands, avait pénétré dans la province de Rezan.

Cette dernière nouvelle causa au tzar une pénible surprise ; elle lui parvint au moment où il se rendait en pélerinage à Souzdal, attendant,