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1565. de l’Église ne devait pas abandonner la capitale livrée à un trouble inexprimable. Les affaires étaient suspendues, les tribunaux, les boutiques, les corps de garde se trouvaient abandonnés et déserts. On choisit pour principaux ambassadeurs Pimen, archevêque de Novgorod, et Levky, archimandrite de Tchoudof. Ils furent suivis par tous les autres évêques, et bientôt l’on vit partir aussi les princes Dmitri Belzky et Mstislavsky, tous les boyards, les grands officiers, les gentilshommes, les employés de la justice, qui se mirent en route en sortant du palais métropolitain sans prendre le temps de rentrer chez eux. Ils étaient accompagnés d’un grand nombre de marchands et de gens du peuple, qui allaient comme eux pour se prosterner aux pieds du souverain et le fléchir par leurs larmes.

Les prélats s’arrêtèrent à Slotina, d’où ils envoyèrent quelqu’un à Jean pour se faire annoncer. Il les fit escorter par ses gardes jusqu’au bourg d’Alexandrovsky, et, le 5 janvier, il les reçut dans son palais. Après avoir béni le tzar, au nom du métropolitain, les évêques le supplièrent, les larmes aux yeux, de rendre ses bonnes grâces aux Moscovites, de reprendre le timon de l’État, de régner et d’agir selon son