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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome VI, 1820.djvu/209

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mée moscovite avait pénétré dans leurs frontières de la Narova, d’où elle s’était retirée avec un riche butin. Bientôt après les marchands pskoviens furent arrêtés à Riga et à Dorpat ; plusieurs se virent privés de leurs biens, d’autres jetés dans des cachots. Les Pskoviens usèrent de représailles envers les marchands de Dorpat ; mais comme ils ne songeaient point à la guerre, et qu’ils se croyaient en paix avec les Allemands, ils apprirent avec un extrême étonnement que les chevaliers s’étaient emparés de Vouychégorodok. Cette nouvelle arriva à Pskof pendant la nuit : aussitôt on sonne le tocsin, les citoyens s’assemblent, et au point du jour, ils s’avancent contre l’ennemi, qui, ayant abandonné Vouychégorodok paraît tout à coup devant Gdof. Aussitôt le grand prince leur envoya, de Novgorod, son voïévode André Nogot, et, à l’aide de ce secours, les Pskoviens mettent en fuite les Allemands, brûlent Koster sur l’Embach, y prennent quelques canons, et retournent, chargés de butin, dans leurs foyers. Cette invasion des Russes dans le territoire de Dorpat est rapportée par Bernard lui-même, maître de l’ordre Livonien, dans sa relation au chef de l’ordre Teutonique. Il n’est point de cruautés dont il n’accuse les Pskoviens : égorger des hommes sans défense était, dit-il,