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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome VII, 1820.djvu/217

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1533. épouse et ses enfans. « Jean sera le souverain de la Russie, répondit Vassili, et suivant la coutume de nos pères, je vous assigne, dans mon testament, des domaines particuliers. » D’après le vœu de la princesse, il se fit amener son second fils Youri, et le bénit également avec la croix, assurant qu’il ne l’avait pas oublié dans son testament. Les touchans adieux qu’il fit à son épouse brisèrent tous les cœurs, et l’attendrissement causé par ce douloureux spectacle faisait couler les larmes des assistans. La princesse refusait de s’éloigner ; Vassili la fit emmener dans ses appartemens, et après avoir ainsi payé son dernier tribut au monde, à la patrie et au sentiment, il tourna toutes ses pensées vers le ciel. Avant de retourner à Moscou, le grand prince avait dit à l’archiprêtre Alexis, son confesseur, et au moine Missaïl, vieillard qu’il affectionnait particulièrement : « Ne me mettez point en terre en habit blanc : je renonce au monde, dans le cas même où Dieu me rendrait la santé. » Dès qu’Hélène se fut retirée, le monarque ordonna à Missaïl de lui apporter une robe monacale, et demanda l’abbé du couvent de Saint-Cyrille, où il désirait entrer depuis long-temps ; mais ce religieux n’était pas alors à Moscou. On envoya chercher