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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome VIII, 1820.djvu/101

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1547 — 1550. de quitter Moscou : on parvint à les retenir encore, mais tout en maintenant la trève on se disputait sur les titres. Auguste ne voulait reconnaître Jean que comme grand prince, et de leur côté, les Russes, animés de dépit, refusaient d’accorder à Auguste le titre de roi. À ces sujets de mécontentement il s’en joignit bientôt d’un autre genre.

Auguste refusa une rançon de deux mille roubles offerte pour les princes Féodor Obolensky et Michel Golitza, et le tzar rejeta la demande que faisait le roi de permettre aux Juifs de trafiquer en Russie, stipulation qui avait eu lieu dans le traité précédent. « Je ne puis y consentir, répondit-il ; ces gens ont introduit dans mes états des poisons corporels et spirituels ; ils ont vendu à mes sujets de la poudre qui porte la mort et diffamé Jésus, notre divin sauveur ; je ne veux plus entendre parler d’eux. » Cependant malgré ces dispositions des deux puissances, aucune d’elles ne désirait la guerre.

Affaires de Crimée. Sahib-Ghireï osait seul menacer de son glaive le monarque russe ; son audace était augmentée par la conquête d’Astrakhan dont il était parvenu à s’emparer, parce que cette ville, d’ailleurs peuplée de riches marchands, ne possédait qu’une armée peu nombreuse, et qu’elle était mal dé-