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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome VIII, 1820.djvu/25

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mencer les hostilités sans être d’accord avec la Crimée, et ils ordonnèrent en conséquence de rassembler, à tout événement, une armée à Kolomna ; le jeune grand prince alla en personne en inspecter le camp. Invasion du khan de Crimée. Ces mesures ne pouvaient être prises plus à propos ; car, au retour du printemps, on apprit à Moscou, par quelques prisonniers qui s’étaient échappés de la Tauride, que le khan se portait contre la Russie à la tête de toute la horde, n’ayant laissé dans le pays que les femmes, les enfans et les vieillards ; qu’il se trouvait aussi de la cavalerie turque dans son armée, ainsi que des bouches à feu ; que de nombreuses troupes de Nogaïs, des campemens d’Azof, d’Astrakhan et de Caffa, s’étaient réunies à lui, et qu’enfin le prince Siméon Belzky s’était chargé de guider les ennemis dans leur marche. Le gouverneur de Poutivle, Fédor Pletchéief, eut ordre de s’assurer de la véracité de ce rapport ; et les gens envoyés par lui dans les stepps, y reconnurent les traces du passage d’une armée de cent mille hommes et au-delà. Alors le prince Dmitri Belzky, principal voïévode, se rendit à Kolomna et se mit aussitôt en campagne avec l’armée russe. Le prince Jean Schouisky resta cantonné à Vladimir avec le tzar Schig-Alei, et de nombreux escadrons de cavalerie légère, ar-